L'hôtellerie et la restauration sont confrontés à une pénurie de personnels
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L’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) est à la recherche de 200 000 saisonniers. Face à cette pénurie de main-d’œuvre, l’UMIH cherche à recruter du personnel en Tunisie pour l’été.
Pourquoi l’hôtellerie peine t-elle tant à recruter ?
Pourquoi l’hôtellerie a-t-elle autant de difficultés à recruter alors que le taux de chômage avoisine les 8% en France ?
Le secteur de la restauration et de l’hôtellerie est un métier très difficile. Ce sont des postes avec des horaires pénibles, qui demande de travailler le midi et le soir avec une pause entre les deux, rendant la vie sociale impossible ainsi que de travailler le week-end et les jours fériés. Les emplois se situent sur des zones touristiques sans emplois hors saison rendant impossible l’installation à long terme. Il faut alors trouver un logement pour quelques mois en pleine saison là où les loyers sont élevés et cela éloigne le salarié de sa famille et de ses amis. Ce sont des emplois rémunérés au Smic et sans perspective d’évolution.
Alors bien sûr, quand tous ces points négatifs se cumulent, tout le monde souhaite éviter ces emplois.
Quand une personne sans emplois à le choix entre travailler dans les conditions décrites précédemment ou ne pas travailler et percevoir autant d’argent (peut-être 100€ de moins) qu’un saisonnier en cumulant différentes aides existantes (RSA/chômage, CAF), il est normal que celle ci choisisse la seconde option. De plus, cela lui donnera l’opportunité de se former pour obtenir des qualifications afin d’éviter de futurs emplois comme ceux ci ou de travailler « au black » et cumuler les revenus avec ceux obtenus via les aides sociales pour obtenir un salaire final plus élevé que le saisonnier.
C’est une des conséquences de toutes ces aides sociales. Rétribuer des individus à ne pas travailler rend tous les métiers avec des conditions de travail et des salaires trop dégradées inintéressant pour les personnes sans emplois.
Pourquoi passer ses soirées à faire la plonge quand on peut gagner presque autant sans travailler ? Ne pas saisir cette opportunité serait une mauvaise décision pour toute personne ayant faire face à ce dilemme.
Une solution possible serait d’augmenter les salaires des saisonniers mais ce n’est pas toutefois si simple. Oui la différence entre le nouveau salaire plus élevé et les revenus obtenu via les aides sociales serait supérieur et cela inciterait davantage les personnes à postuler. Mais si le restaurateur désire augmenter le salaire de 300€ pour trouver des candidats, cela lui coûtera près du double d’un salaire au Smic car les cotisations sociales augmentent considérablement. Il est alors difficile pour le patron de justifier le doublement du salaire pour le même travail car cela devra se répercuter sur les repas vendu. Si le restaurateur doit augmenter le menu de 5€ pour financer cette hausse de salaire, les clients partirons chez le concurrent moins cher qui à choisi de garder des personnes au Smic.
C’est également pour cette raison qu’il est difficile pour un smicard d’obtenir une augmentation. Si vous êtes 20% plus productif que vos collègues et que vous souhaitez obtenir une augmentation par conséquent de 20% cela coûtera environ 80% de plus à votre employeur. C’est pour cela qu’il refusera. Payer un salarié 80% de plus alors qu’il est seulement 20% plus performant n’est pas rentable pour lui. S’il souhaite vous augmentez de 20% car vous êtes 20% plus productif, vous aurez une augmentation brut de seulement 5%. Vous vous questionnerez alors pourquoi votre employeur vous augmente si peu alors que vous vous êtes démenez au travail pendant une année sans comprendre qu’il vous a bien augmenté de 20%, mais que l’État en a pris la plus grosse partie. Vous allez être au final déçu; vous allez soit partir trouver une autre opportunité ou alors vous allez retrouver votre productivité normal. Votre employeur continuera de payer les 20% supplémentaire pour un rendement identique aux autres employés. C’est maintenant lui qui est perdant.
C’est une des conséquences de notre système de taxation élevé. Plus nous travaillons plus nous sommes taxer, cela incite à ne pas s’impliquer dans le travail car le surplus de travail n’en vaut plus la chandelle.
C’est un cercle infernal, les personnes sans emplois ne sont pas inciter à travailler car elles sont rémunéré par des aides sociales qui sont obtenus par ceux travaillant. Si les salaires augmentent, les aides sociales augmentent encore davantage incitant toujours plus les personnes à ne pas travailler.
Une solution possible serait de diminuer progressivement les aides sociales. Plus les aides sociales seront faibles plus il sera intéressant de travailler et ce seront donc moins de personnes qui bénéficient de ces aides. La baisse de ces aides entraînerait donc la baisse des cotisations sociales, ce sera alors plus avantageux à la fois pour l’employeur et pour le salarié. L’employeur bénéficiera d’employé à moindre coût et le salarié pourra bénéficier d’augmentation plus facilement puis qu’une part beaucoup plus faible de l’augmentation sera prélevé par l’État, ce sera plus avantageux pour le salarié s’impliquant dans son travail.
L’option tunisienne
L’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie a choisi une toute autre option. Elle envisage d’embaucher pour l’été des jeunes Tunisiens diplômés d’écoles spécialisées de l’autre côté de la Méditerranée et qui ne trouvent pas de travail dans leur pays. Malgré que plus de 200 000 migrants arrivent en France tous les ans, ce ne sont pas les bons, il faut en trouver des “différents” pour venir travailler dans le secteur de la restauration. L’Umih précise que les saisonniers tunisiens viendront pour une période maximal de cinq mois et seront payé au moins au Smic. Une difficulté supplémentaire existe pourtant. Contrairement aux saisonniers français, il faudra loger cette population arrivante, ce qui est un coup supplémentaire pour l’industrie de hôtellerie et la restauration. Cela risquerait d’augmenter davantage les coûts. Mais cela occasionne trop de dépenses pour ce secteur d’activité. Thierry Grégoire, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, a trouvé une solution imparable: il faut que l’État propose des logements à bas coût, afin de réduire la facture payée par les patrons pour héberger leurs saisonniers.
C’est parfait, si c’est l’État qui paye, c’est gratuit !