L'échec du CICE, un déboire parfaitement attendu
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Le CICE ou crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi était un avantage fiscal envers les entreprises soumises à un régime réel d’imposition et qui emploient des salariés.
Plus de 100 milliards d’euros ont été alloués aux entreprises via ce dispositif. Ce crédit d’impôt visait à réduire le coût du travail des entreprises pour relancer l’investissement et la compétitivité française. Malheureusement aucun de ces résultats n’a été obtenu. La faute à qui ? Cet échec était-il prévisible ?
Les détracteurs du président Emmanuel Macron ont longuement critiqué le CICE comme un cadeau fait aux copains riches pour s’enrichir davantage sur le dos du contribuable. Car ces 100 milliards de gains pour les entreprises sont 100 milliards de perte pour le contribuable et l’État n’avait pas prévu de réduire les dépenses publiques de 100 milliards d’euros pour pallier cette perte.
Évidemment ces 100 milliards ont bien été distribués mais il n’y a pas eu les retombées attendues; pas de baisse de chômage, pas de hausse de salaire, pas d’investissement supplémentaire. Mais où est donc passé toute cette somme d’argent ? Qu’est ce que les méchants patrons capitalistes néolibéraux copains du président Emmanuel Macron ont fait de cet argent ?
La taxe carbone
Pour renflouer ces 100 milliards d’euros, une nouvelle taxe a vite été trouvée. Les entreprises, pour produire un bien, émettent du CO₂. Elles ont droit à un quota de carbone par an. Quand ce quota est dépassé, elles doivent acheter des quotas d’émissions pour avoir le droit de continuer à produire. Le prix de la tonne augmentant continuellement jusqu’à 2030, le coût pour les entreprises va progresser également. Les recettes obtenues via cette taxe vont pallier en partie à la perte d’argent commise par le CICE.
Seulement voilà, ceux qui bénéficient des crédits d’impôts du CICE et ceux qui paient la taxe carbone sont les mêmes sociétés. Comment provisionner les charges à venir quand une taxe diminue et une autre augmente ?
Le monopoly
Comment planifier le budget d’une entreprise quand le gouvernement joue en permanence au monopoly avec la vie des français ? Comment savoir si l’on va bénéficier d’un crédit d’impôt l’année prochaine ? Sera t’il reconduit ? augmenté ? diminué ? stoppé net ? Sera t’il doublé mais compensé par une nouvelle taxe ?
C’est la raison principale pour laquelle le CICE n’a pas eu le bénéfice attendu. Le gain pour les entreprises a été infime face à la perte engrangée par la nouvelle taxe carbone. Avec une balance finale identique le potentiel gain est donc nul. Impossible d’investir ou de se développer dans ces conditions.
La planification du budget d’une entreprise se fait sur les années à venir et pour les gros investissements sur des dizaines d’années. Comment provisionner les dépenses d’une entreprise quand les gouvernements jouent au monopoly avec la gestion du budget de l’État. Les taxes finales ne changent pas. On en renomme certaines, supprime d’autres, crée de nouvelles pour n’apporter aucune plus value à la fin. La somme récoltée par l’État est la même, parfois supérieure mais sûrement plus équitable !
Sur des dizaines d’années, on se rend compte que les impôts augmentent lentement, que l’État s’accapare un peu plus de contrôle, mais ce n’est pas grave. Le plus important c’est que le gouvernement X a supprimé la taxe Y pour relancer l’économie tout en omettant la taxe rajoutée Z. Qu’ils sont gentils et bienfaiteurs ! Ils vont pouvoir rajouter cette ligne sur leur CV pour affirmer leur bienveillance.
Le monopoly coûte cher
Jouer à SimCity avec la vie des français c’est rigolo mais c’est onéreux. Car au final rien ne change mais combien ça coûte ? Que représentent tous ces changements inutiles ?
Pour l’État cela doit représenter des milliards entre toutes ces législations à faire, les contrôles à exécuter pour vérifier que la lois est appliqué correctement, les fonctionnaires à former etc…
Pour les entreprises c’est pire, car ce n’est pas une grosses structures mais des centaines de milliers d’entreprises qui doivent s’adapter en permanence à une législation changeante sans raison. Il faut des employés permanents qui soient formés en continue pour s’adapter à faire respecter chaque nouvelle législation. Cela représente des milliers d’emplois à l’échelle d’un pays. Des milliers d’emplois non productifs qui n’apportent aucune plus value à la société. Des milliers de personnes, parfois très brillantes, qui pourraient accomplir de grandes choses mais qui sont utilisées à des fins absurdes. Tous ces salaires et stress pèsent sur l’économie des entreprises. Mais ne vous inquiétez pas, en plus d’être non productif, l’État réclame 50% du salaire de chacun de ces employés.