Les écolos imposteurs / épisode 2 avec Salomé Saqué
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Les écolos imposteurs / épisode 2 avec Salomé Saqué
Après un épisode sur le parcours de Jean-Marc Jancovici puis sur celui de Paloma Moritz, nous nous retrouvons aujourd’hui pour découvrir le parcours exceptionnel de Salomé Saqué. Journaliste chez le média Blast comme sa collègue Paloma Mortiz, Salomé Saqué a un parcours extrêmement similaire.
Les études
Le parcours est tiré de son profil Linkedin
Salomé Saqué a un parcours scolaire exceptionnel. Elle a obtenu un double master 1 en une seule année seulement à l’université de Madrid en géopolitique et en journalisme. Elle continue ensuite avec un master 2 à l’American Graduate School à Paris (frais de scolarité: 40 000€ pour 2 ans) en politique Russe et conflit au Moyen-Orient. En plus de ce master à l’American Graduate School obtenu avec mention bien, elle a réalisé à la même période un second master à l’université Paris Sud en droit international et européen. L’année suivante, elle finit par encore un autre master en journalisme à la Sorbonne.
Comme pour sa collègue Paloma Moritz, comment est-il possible d’obtenir autant de diplôme en si peu de temps. Il est impossible de réussir 3 masters en l’espace de deux ans, surtout avec des domaines aussi complexes que le droit international sous oublier qu’à la même période, elle a réalisé des stages en tant que journaliste chez RTVE, Le Monde diplomatique et France 24. Elle ne s’est pas arrêtée là, elle a même travaillé chez Le Vent Se Lève en tant que journaliste et présentatrice. Comment peut-on cumuler 3 emplois tout en obtenant 3 masters ? À ce rythme, il y a forcément quelques formations qui sont défaillantes, ce n’est pas possible d’acquérir autant de compétences en si peu de temps. À moins que ces connaissances ne soient pas véritablement réelles…
Seconde aparté qui n’a rien à voir non plus avec l’écologie, mais je ne supporte pas ce monde parallèle de l’élite. Ces individus obtiennent des diplômes fictifs sur des sujets fictifs. Acquérir des véritables compétences sur un domaine nécessite de nombreuses années d’apprentissage et de pratique. Ces élites obtiennent 3 diplômes différents délivrés par des universités prestigieuses et sans ces saints diplômes il est impossible de travailler dans les instances où travaillent ces élites. Le reste de la plèbe lui devra véritablement travailler, faire des vrais études qui demandent plusieurs années pour acquérir UNE SEULE compétence et travailler dur pour pouvoir rentrer dans la vie active.
Troisième point, prenez plusieurs étudiants en physique ou mathématique et faites les suivre quelques cours de sciences sociales puis faites les passer un examen. La majorité réussira l’examen. Prenez maintenant plusieurs étudiants en sciences sociales et journalisme et faites les assister à plusieurs cours de mathématique ou physique puis faites les passer un examen. Combien réussirons ? Zéro.
Carrière professionnelle
Une fois les trois masters en poche, Salomé Saqué a travaillé en tant que journaliste chez plusieurs médias: Le Vent Se Lève, France 24, LCP. Elle travaille désormais chez Blast comme directrice du pôle économie (sans avoir fait d’étude en économie) et comme chroniqueuse chez Arte.
Instagram: faite ce que je dis pas ce que je fais
Comme pour sa collègue Paloma Moritz, Salomé Saqué est passionnée par l’écologie. Et comme pour chaque personne, il est primordial de vérifier que celle-ci applique bien ses propres recommandations. Si celle-ci n’applique pas ses recommandations, comment voulez-vous que le citoyen lambda l’applique ?
Sur son profil Instagram, nous pouvons observer ses déplacements depuis 2017 (du moins une partie, et vous allez voir qu’ils sont conséquents).
Je n’ai rien contre les voyages, je trouve juste inadmissible que les personnes prônant la décroissance et la réduction des émissions de carbone fasse partie des 1% les plus pollueurs.
2017
Son feed instagram démarre le 17 septembre 2017, Salomé Saqué est à cette période en train d’accomplir un master à l’American Graduate School et un autre à l’université Paris Sud tout en travaillant pour Le Vent Se Lève. Notre journaliste se trouve à cette période en Israël. Le jour suivant, elle publie une photo en Jordanie pour revenir 5 jours plus tard à Jerusalem. Elle continua de publier des photos du Proche-Orient jusqu’au 5 octobre.
Important de se faire un périple d’au moins 18 jours pour se reposer de ses stages réalisés pendant l’été et de ses doubles études.
Le lendemain Salomé Saqué publie 2 photos d’elle aux îles Canarie.
Une semaine plus tard, toujours entre deux cours de droit et de géopolitique, elle part pour un road trip de 9 jours en Italie, Autriche et Allemagne.
Trois jours après être rentrée de son road trip, elle reprend l’avion pour partir en Indonésie. Les cours doivent sûrement pouvoir se faire à distance entre deux visites touristiques. Elle y reste un mois au total.
Trois jours de retour à Paris le temps de faire un petit saut à l’école et notre spécialiste de l’écologie se retrouve à Venise pour une durée d’au moins 2 jours.
Cinq jours après et c’est reparti pour les voyages, Salomé Saqué se trouve à Madrid puis quatre jours plus tard à Lisbonnes. Elle continue de poster des photos d’Espagne et des îles Canaries jusqu’au 7 janvier, cumulant plus d’un mois dans la péninsule ibérique.
Voilà un semestre entier d’accomplis, et malgré le fait de réaliser un double master dans deux domaines totalement différents, Salomé Saqué a passé la quasi totalité du Semestre en voyage. Elle n’a pû rester plus d’une semaine d’affiler à étudier à Paris.
À votre avis, quel est le bilan carbone de Salomé Saqué pendant ces 4 mois ? Fait-elle partie des 1% les plus pollueurs de la planète ou des 2% ? Cocasse pour une écolo !
2018
L’année 2018 démarre par un week-end de quatre jours aux Pays-Bas. J’espère qu’elle avait prévu de prendre de quoi réviser pour ses deux masters.
De retour exceptionnel à Paris pour étudier pendant 15 jours, elle repart ensuite en Iran. Elle y reste pendant 40 jours.
Salomé Saqué reste une petite semaine à Paris le temps de rattrapper les cours puis repart à Rome. Elle y reste un total d’au moins 12 jours avant de retourner à la vie parisienne continuer ses études.
Notre étudiante resta un mois et demi à Paris sûrement le temps de clôturer son double master en géopolitique et droit international et européen.
Le 26 mai, Salomé Saqué publie une photo de ses nouvelles aventures au Liban. Elle y reste un total d’un mois et demi. Il y a de forte chance que ce déplacement soit professionnel. Car en plus de réaliser ses deux masters, et être trois quart du temps en vacances à plusieurs milliers de kilomètres de Paris, Salomé Saqué a le temps de travailler pour le média Le Vent se Lève.
L’année scolaire étant terminée, Salomé Saqué obtient deux masters en géopolitique et en droit international et européen avec mention bien. À votre avis, quel est le bilan carbone de notre journaliste sur cette année scolaire ? Je vous fais un petit récapitulatif rapide pour vous permettre de calculer plus vite:, 2 séjours au Proche-Orient, 2 séjours en Espagne, 2 séjours en Italie, 1 séjour en Iran, 1 séjour en Indonésie, 1 séjour en Europe centrale et un autre au Pays-Bas.
Cela fait un total de 6 mois et 10 jours en dehors de France. En plus de son bilan carbone catastrophique, quel est son budget annuel ? (sans oublier que l’American Graduate School coûte 20 000€ l’année). Son budget ne nous regarde pas, mais il est intéressant de constater qu’elle possède un budget peut être 100 fois supérieur au français moyen (en plus de la quantité de congés 6 fois supérieur au français moyen).
Les deux masters en poche, Salomé Saqué profite de trois semaines de vacances en Sicile bien méritée pendant le mois d’août.
En septembre elle démarre un troisième master en journalisme à la Sorbonne. Comme les deux précédents, celui-ci doit aussi se faire à distance puisqu’elle en profite pour réaliser un road trip dans le sud de la France et en Espagne pendant trois semaines.
Fin octobre, Salomé Saqué publie des photos d’un petit week-end à Bordeaux, puis repart de nouveaux à Berlin pour quelques jours.
Début décembre, elle reste une semaine à Madrid. Bien sûr il ne faut pas oublier qu’à cette période Salomé Saqué est toujours étudiante à la Sorbonne.
2019
Début janvier Salomé Saqué se retrouve de nouveau à Rome puis Naples. Elle accomplit un road trip sur toute la côte italienne pendant trois semaines.
Pendant le mois de février, c’est le premier mois sans voyage depuis ses débuts sur instagram en septembre 2017. Mais cas exceptionnel, réponse exceptionnelle; Salomé Saqué visite l’Égypte au mois d’avril. Elle y publie des photos pendant plus d’un mois et demi. Est-elle restée aussi longtemps ou a-t-elle continué de publier des photos petit à petit, impossible de savoir.
Troisième et dernier master en poche obtenu à la Sorbonne, l’année scolaire a une fois de plus été très difficile. Les vacances d’été sont bien méritées, Salomé Saqué visite pour la première fois la Bretagne. Elle découvre qu’il est possible d’être « dépaysé à quelques heures de chez soi, sans avoir besoin de prendre l’avion et parcourir des milliers de kilomètres ! ». Fascinant ces écolos !
Elle passe 15 jours en Bretagne alors qu’elle a démarré son premier réel job directement à la fin de son master en juin chez France 24. Si seulement tous les français pouvaient bénéficier d’autant de congés après un mois de travail.
Au mois d’octobre, Salomé Saqué réalise un nouveau road trip sur la côte méditerranéenne espagnol et française.
Fin octobre, notre journaliste de France 24 retourne en Autriche pendant une semaine.
L’année se termine ici. Une fois que l’on travaille, les 6 mois de congés par ans que l’on a quand on fait des études fictives sont finis. Son feed Instagram reste beaucoup plus calme. Mais avec un séjour en Italie, un en Égypte, un en Bretagne, un en Espagne et un autre en Autriche, notre écolo favori de chez Blast a toujours un bilan carbone plus élevé que 98% de la population française.
2020
L’année 2020 commence tard mais bien, Salomé Saqué démarre avec un séjour à Cuba. Petite mention pour ce poste ou elle se remémore son 20m² parisien. Appartement qu’elle a rarement connu puisqu’elle est toujours à des milliers de kilomètres de Paris. Surtout que quand elle n’est pas en vacances elle est chez ses parents en Ardèche. Mention également pour cette publication, où Salomé Saqué se félicite de l’agriculture biologique cubaine sans pesticides ni produits chimiques alors qu’ils en ont tout simplement pas accès à cause de l’embargo américain. « Les méthodes agricoles sont traditionnelles, loin du productivisme occidental. Privés de machines agricoles, les champs sont labourés par la traction des bœufs, le manioc est découpé à la machette, et l’élevage des animaux se fait dans de petits enclos ou dans le jardin des particuliers. » Pays qui je le rappelle, a salaire moyen avoisinant les 30€; en soit une toute petite différence face aux dépenses mensuelles supérieures à 5 000€ de notre journaliste. L’écologie c’est bien mais pour les autres, si on veut garder son rythme de vie de bobo parisien, cela n’est malheureusement pas trop compatible. Notre spécialiste de l’écologie oublie malencontreusement que Cuba n’est pas indépendant au niveau de la nourriture et importe entre 30 et 40% de sa nourriture (avec certaines estimations tournant autour de 80%) pour subvenir à ses besoins. Étrange d’oublier de parler de la malnutrition très présente sur l’île. Mais bon, le plus important c’est qu’ils soient écolos les cubains après tout !
Une dernière mention pour ce poste à Cuba où Salomé Saqué parle de décroissance. Mais comment peut-on être aussi malsain et avoir l’audace de parler de décroissance quand on a un bilan carbone supérieur à 99% de la population mondiale ?
La crise sanitaire et son arrivée chez Blast l’empêche finalement de voyager, ou du moins de le partager sur les réseaux sociaux. Cela est un peu malhonnête pour une porte parole de l’écologie de partager son train de vie indécent.
Accepter de vivre dans le mensonge et l’hypocrisie
Je ne comprends pas comment l’on peut consacrer sa vie professionnelle pour promouvoir une cause, apporter des solutions pour au final appliquer l’extrême opposé de ses recommandations ? Agir de cette façon, c’est vivre dans le mensonge et l’hypocrisie, c’est le refus de ses convictions et l’acceptation de son manque d’estime de soi. Quel est l’impact sur sa dignité quand elle écrit un article sur l’écologie lorsqu’elle revient d’un aller-retour Paris - Madrid le temps d’un week-end ? Vivre dans le mensonge toute sa vie doit avoir un retentissement énorme sur le moral.
Qu’elle voyage beaucoup, cela m’est égal, qu’elle dépense son argent comme elle le souhaite, cela ne me regarde pas mais je n’aime pas cette hypocrisie chez nos élites. Ne parle pas de limiter ses trajets pour réduire son empreinte carbone quand tu as un bilan carbone plus élevé que 99% des français. Cela me paraît évident, il faut un minimum de dignité et de responsabilité dans ses propos. Il ne s’agit pas de vivre comme un ermite mais il serait correct d’appliquer à minima ses recommandations.
Je tiens à faire également une aparté sur son parcours scolaire. Cela n’est certes pas en lien avec l’écologie mais son parcours scolaire est absolument impossible, entre ses multiples diplômes obtenus en même temps ainsi que le cumul de ses voyages à l’autre bout de la planète, il y a un problème de temps. Je rappelle qu’il s’agit de master, diplôme d’élite obtenu après 5 années de dur travail, pas du brevet des collèges.
Que penseriez-vous si Gérard Depardieu allait faire un voyage en Éthiopie et expliquait aux habitants qu’il fallait réduire sa consommation de viande alors que les éthiopiens meurent de faim suite à la sécheresse ? Vous trouverez cela incohérent et à juste titre !
Aujourd’hui nous avons des personnes qui dédient leur vie à la lutte pour le climat mais qui en une seule année voyagent plus que le français moyen dans toute une vie. C’est ce que l’on appelle un écolo.
“If you wanna make the world a better place, take a look at yourself and then make a change.”
- Michael Jackson
