Les organismes de fact checking sont spécialistes et détenteurs de la vérité absolue. Ils sont là pour traquer et dénoncer les fake news.

Pour le cinquième épisode de ce “Les fact checkeurs nous mentent” nous allons nous penchez sur l’article “L’agriculture biologique est-elle responsable de la crise au Sri Lanka ?” de chez FranceTvInfo.

La crise au Sri Lanka

Le Sri Lanka subit actuellement une crise. Selon FranceTvInfo, les « détracteurs de l’agriculture biologique » dénoncent la transition vers le bio forcé par le gouvernement Sri Lankais sur les agriculteurs comme principale responsable de la crise.

FranceTvInfo se précipite dessus pour debunker ces fakes news. Le résultat est formel, la crise économique résulte avant tout de l’échec du modèle économique du pays basé sur le tourisme et les exportations. Certe le passage à l’agriculture biologique à aggraver l’économie du pays mais pensez que c’est le principal responsable « c’est se faire avoir par les lobbies de l’industrie chimique en embuscade » déclare l’économiste Jean-Joseph Boillot. L’agronome Jacques Caplat va même plus loin, il affirme que « la focalisation de certains sur le bio est d’une grande malhonnêteté. On ne peut pas nier qu’il y a eu une erreur à ce niveau-là, mais ce n’est pas la cause de la crise, qui existait déjà avant. ». Toujours plus loin dans le debunking de qualité, FranceTvInfo dénonce que la guerre en Ukraine est aussi responsable de la crise Sri Lankaise. Décidément, ils sont partout ces russes !

Maintenant que nous avons fait rapidement le tour du fact-checking de FranceTvInfo, allons fact checker les fact checkeurs. Qu’en est-il de la réalité ?

La crise écologique au Sri Lanka selon des faits réels

Selon Jeevika Weerahewa, économiste agricole les rendements du riz pourraient diminuer de 30% et de 50% pour le mais.

Selon Aljazeera, un tiers des terre agricoles sont restées inactives l’année dernière en raison de l’interdiction d’importer causant des pénuries alimentaires sur le sucre et la lentille.

Selon cet article de The Economist, une baisse de 25% des exports de thé est attendu. Le Sri Lanka est le 4ème pays producteur de thé exportant 1,24 milliards de dollars de thé l’année dernière. 85% des agriculteurs s’attendent à une baisse de la production agricole dû à l’arrêt des fertilisants. Les revenus du thé permettant d’importer 71% de la nourriture, cela a d’énormes conséquences sur l’économie du pays. En tout cas beaucoup plus que le tourisme comme nos fact-checkeurs de FranceTvInfo veulent nous le faire croire. Surtout que tous les pays étaient touchés par une baisse du tourisme avec la pandémie. Cela n’a pas pourtant causé de crise économique à tous ces pays.

Le Sri Lanka a du importer entre 350 et 500 millions de dollars de riz pour faire face à la pénurie.

Selon cet article de The Guardian, Niluka Dilrukshi producteur de riz affirme que « Si les choses continuent comme ça, à l’avenir, il sera difficile de trouver un agriculteur restant au Sri Lanka ». « Pour la première fois de son histoire moderne, le Sri Lanka, qui cultive généralement du riz et des légumes en abondance, pourrait manquer de nourriture à mesure que les récoltes baissent ». Rajith Keerthi Tennakoon, agriculteur déclare « Nous sommes un pays tropical plein de rizières et de bananeraies, mais à cause de cette stupide interdiction des engrais, nous n’avons même plus assez de nourriture pour nous nourrir », « Nous avons eu des crises économiques, des crises de sécurité, mais jamais dans l’histoire du Sri Lanka nous n’avons eu de crise alimentaire ». La majorité des personnes interrogées par The Guardian ont signalé une réduction de 50 % à 60 % de leur récolte. Selon une autre personne interviewée, « Avant l’interdiction, c’était l’un des plus grands marchés du pays, avec des tonnes et des tonnes de riz et de légumes. Mais après l’interdiction, c’est devenu presque nul. Si vous parlez aux rizeries, elles n’ont pas de stock parce que la récolte des gens a tellement chuté. Les revenus de toute cette communauté sont tombés à un niveau extrêmement bas. » HP Sarah Dharmasiri, agriculteur de 55 ans, confie au journal anglais que pendant toute sa vie, il a cultivé de l’udu (gramme noir) et du riz sur un peu plus d’un hectare, ce qui était suffisant pour nourrir sa famille et vendre le reste au marché. Mais sans les engrais chimiques auquel il était habitué, sa récolte était si faible qu’il n’avait même pas de quoi apporter au marché. Il déclare par la suite qu’il ne pense plus pouvoir être agriculteur, « Nous avons des fruits et des légumes dans le jardin pour pouvoir survivre pour le moment, mais je pense qu’à l’avenir, il y aura un moment où nous mourrons de faim. »

HP Sarah Dharmasiri est loin d’être un cas isolé, d’autres agriculteurs ont déclaré à The Guardian que la saison dernière la récolte a été si mauvaise qu’ils n’ont presque rien vendu du riz cultivé et l’ont gardé uniquement pour leur consommation personnelle.

Atalugama, cultivateur de bananes, a perdu la majorité de sa récolte car il était très dépendant des fertilisants pour sa plantation. Il a décidé d’arrêter son exploitation après avoir perdu 150 000 roupies.

Toutes ces sources tirés de divers médias démontrent l’importance et l’extrême gravité de cette crise alimentaire causée par l’abandon des engrais chimiques que veut nous cacher Jean-Joseph Boillot, économiste et chercheur associé à l’Iris, intervenu chez FranceTvInfo. Ce n’est pas une simple légère baisse causé par la baisse de la fréquentation du tourisme qui aggrave la situation économique du pays comme veut nous le faire croire FranceInfo. La pandémie du Covid-19 a touché toute la planète et tous les pays vivant du tourisme ont souffert. Ils ne sont cependant pas tous dans la rue à envahir le palais du Président. Cette crise a détruit l’économie et risque de provoquer des famines, c’est la principale raison de la situation économique du pays, en plus de toutes les autres dénoncés par FranceTvInfo.

Le dangers des médias et des économistes

Les médias et les intellectuels sont souvent des extrêmes dangers comme le démontre ce fact-checking de FranceTvInfo. Jean-Joseph Boillot garde espoir, « Les crises sont l’occasion de régler des problèmes qui s’étaient accumulés. Le monde paysan va développer une résilience. Il y a une opportunité pour le Sri Lanka de repartir sur des bases un peu plus saines et un peu plus solides ». Le second intervenant, l’agronome Jacques Caplat, partage cet optimisme mais rappelle que « le passage au bio ne pourra se faire qu’avec les paysans, dans une dynamique de responsabilisation. Les paysans sri lankais veulent du bio en tant que technique performante pour produire des récoltes, pas en tant que label pour un marché destiné aux bobos du Nord. »

Avant d’aller plus loin, il faut comprendre qui sont ces deux intellectuels rêvant de reproduire l’Holodomor de Staline toujours bien sûr, sans en subir les conséquences. C’est un des points communs de nos intellectuels. Ce n’est pas eux qui vont subir des pénuries alimentaires et une destruction de leurs économies.

Jean-Joseph Boillot est économiste spécialiste des grandes économies émergentes, notamment la Chine, l’Inde et les pays d’Afrique. Il travaille actuellement à l’IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques), think tank disposant d’un budget de 4,2 millions d’euros dont près d’un tier financé avec nos impôts. Il a travaillé les 15 dernières années dans divers organismes publics qui servent tous plus ou moins à rien (comme le CEPII par exemple). Autant vous dire que le parasitisme et l’absence de conséquences sur ses décisions prises au travail il connaît !

Jacques Caplat est agronome et ethnologue. Il a écrit une dizaine de livres qui ne se sont jamais vendus (la majorité a moins de 10 votes sur Amazon). C’est d’ailleurs étrange, écrire un livre demande des centaines d’heures de travail, comment trouve t-il l’argent pour financer l’écriture de ses livres si aucun ne se vend ? Et pourquoi continue t-il ? Il produit également des conférences sur l’agriculture sur Youtube qui ne dépassent rarement les quelques centaines de vues.

Ce sont des profils typiques d’intellectuels. Des personnes ne travaillant pas réellement et vivant plus ou moins indirectement au frais de l’État. Ils sont extrêmement dangereux et malsains. Malgré la crise catastrophique en Sri Lanka et l’échec de l’arrêt des engrais chimiques, ils ne sont pas satisfaits et désirent toujours plus de sabotage.

Jean-Joseph Boillot se félicite de cette crise, bien sûr il ne la subit pas de plein fouet. Il a toujours à manger sur sa table et son salaire à la fin du mois. Il veut aller plus loin, le pays est anéanti économiquement, le président à fui, la population meurt de faim mais c’est plutôt cool, c’est « l’occasion de régler des problèmes qui s’étaient accumulés. Le monde paysan va développer une résilience. ». Jacques Caplat est lui aussi optimiste, il faut « une dynamique de responsabilisation » et c’est reparti. Dans l’article il déclarait que « la focalisation de certains sur le bio est d’une grande malhonnêteté. ». Mais qui est malhonnête dans l’histoire ? Qui se félicite de la destruction économique d’un pays ? Qui se félicite de ce passage au bio et souhaite aller encore plus loin quitte à produire des famines ? N’est ce pas là de la malhonnêteté pure ? La représentation de la destruction et du mal absolu ?

Ces individus sont extrêmement toxiques, dispose de l’appuis de FranceInfo pour Holodomoriser le Sri Lanka. “C’est cool ils feront du bio. Certes, certains vont mourir de faim mais c’est pas trop grave, moi je suis tranquille chez moi à expliquer aux Pays du Sud comment se développer malgré le fait que tout le long de ma carrière je n’ai jamais travaillé et produit quelque chose. Ne vous inquiétez surtout pas, même si je n’ai jamais réussi à accomplir la moindre chose, je connais quand même la méthode et je vais vous l’enseigner. Surtout faites moi confiance les yeux fermés !”.

Pour finir sur un point positif, grâce à cette crise le Sri Lanka a un score ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) quasi-parfait de 98.1, le sixième pays mondial ! Détruire l’économie et provoquer des famines ça plait aux écolos !

En tout dernier point je ferais un rappel comme chacun de mes précédents articles sur les fact-checkeurs. Il est primordial d’aller au-delà des fact-checkeurs. Des articles mensongers de fact checking prétendant rétablir la vérité comme celui-ci sont quotidiens. Si ces articles existent c’est avant tout pour rétablir la pensée de l’intelligentsia. Dès que la population se méfie ou se détourne de la doxa, un fact-checking apparaît pour rétablir la pensée dominante. Contredire ce fact-checking c’est passer du côté obscur, vers les complotistes et l’extrême droite.