L'inutilité du vélo électrique
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Le vélo électrique va bénéficier d’un coup de pouce supplémentaire, à partir du 15 août le bonus à l’achat d’un vélo à assistance électrique passera de 200 à 300 euros et même à 400 euros pour les personnes précaires ou en situation de handicap. Le versement de cette prime restera sous conditions de revenus (revenu fiscal de référence par part inférieur à 13.489 euros). Cet argent n’apparaissant pas par magie, vous allez donc financer l’achat du vélo de votre voisin. Chaque mois, ce seront quelques euros qui sont pris en plus de votre salaire.
Le vélo électrique, c’est quoi ?
Le vélo électrique ou VAE (vélo à assistance électrique) est un vélo équipé d’une batterie permettant de vous assister lorsque vous pédalez. Le vélo vous permet d’économiser votre énergie grâce à l’assistance atteignant les 25km/h. Les vélos ont une autonomie de 80 à 200 km.
Pourquoi le vélo électrique est-il inutile ?
Le vélo électrique contient tous les défauts du vélo classique.
Vous devez continuer à pédaler, même si l’effort est moindre cela vous fatigue toujours et vous fait transpirer. Et cela n’est pas l’objectif quand vous vous déplacer pour faire vos courses, aller au travail, ou lorsque vous allez au restaurant. En période de canicule comme en ce moment cela a une grande impact sur vos trajets.
Vous êtes dépendant de la météo, lorsqu’il pleut vous allez être trempé, et les vélos n’ont pas de protection comme les scooters de la pluie. Et s’il pleut vous devez quand même aller au travail ou faire vos courses. Votre patron ne vous autorisera pas d’attendre la fin de l’averse pour parcourir vos 15km de trajet domicile-travail.
Les vélos disposent d’un phare beaucoup moins puissant pour éclairer. Lorsque vous quitter les routes de villes vous n’avez que vos lumières pour éclairer la route devant vous. Et lorsque vous avez à faire 10km sur des routes non éclairées, c’est compliqué avec la simple lumière avant pour voir devant. Le plein phare n’existe pas sur les vélos.
L’hiver, les nuits sont longues et il fait froid. Sur un vélo vous n’avez pas de protection qui vous protège du vent et de la pluie. Le froid hivernal traverse les pantalons et vous n’avez rien pour vous couper du vent. Il vous gèle également le visage et passe même à travers les gros gants d’hivers. Les journées étant beaucoup plus courtes, vous allez faire la majorité de vos trajets dans le noir avec une petite lumière comme seul éclairage et l’air glacial comme seul accompagnement.
Les vélos électriques sont bridés à 25km/h, vous ne pourrez pas dépasser cette vitesse. Sur un trajet de trois ou quatre kilomètres c’est super pratique, vous vous déplacer rapidement. Mais dès que vous devez faire des trajets réels comme 10, 15 ou 20 km, le trajet devient tout de suite très long et vous mettez deux fois plus de temps qu’un véhicule motorisé. Sans oublier que vous cumulez toujours les autres défauts. Si vous avez 20 km à faire avec de la pluie, de la canicule ou du froid de nuit, le trajet devient beaucoup moins plaisant.
Le vélo ne dispose que de peu de stockage. Certes, il est possible de mettre des sacoches sur les côtés mais le volume de celles-ci est limité. Pour faire les courses d’une famille ou simplement aller au travail en transportant vos affaires et votre repas du midi, il vous faudra optimiser l’espace et faire quelques concessions.
L’espace étant limité vous ne pouvez pas vous permettre de transporter un gros cadenas de moto avec vous. Votre vélo est beaucoup plus susceptible de finir voler avec un cadenas de vélo classique.
Les vélos sont beaucoup plus sensibles aux incidents techniques. Que ça soit une crevaison, un frein bloqué, un dérailleur qui ne fonctionne plus ou une chaîne cassée, il est impossible de faire 1000 km à vélo sans le moindre souci technique. Pour certains, 1000 km peut paraître beaucoup mais pour une personne utilisant son vélo quotidiennement cela représente deux mois d’utilisation. Quand vous accrochez votre vélo à un arceau, les dérailleurs sont tellement sensibles qu’il est très fréquent que lorsque vous récupérez votre vélo, le changement de vitesse fonctionne mal. Et même si vous faites attention en accrochant votre vélo, une autre personne peut se garer à côté du vôtre et dérégler vos vitesses.
Les problèmes techniques sur les vélos sont extrêmement courants. Se retrouver avec une chaîne cassée à 10km de chez soi et devoir marcher pendant deux heures en poussant son vélo est un réel plaisir, je peux vous dire que l’on s’en souvient toute sa vie. Et des deux heures de marche à cause d’un incident, cela arrive plusieurs fois par an ! Quant aux crevaisons les matins d’hiver par 3 degré celsius, elles sont attendues avec impatience chaque année. Changer la chambre à air avec les doigts gelés et l’humidité du matin ajoute en plus évidemment une once de satisfaction.
Les pneus de vélo sont beaucoup plus fins que ceux des motos et scooters. Un pneu classique de vélo fait entre 25 et 40mm de diamètre. Rouler sur des feuilles à l’automne ou sur une route mouillée (et même un combo des deux) devient vite très glissant. Et c’est comme cela un tier de l’année !
Et pour finir, le prix, un vélo à assistance électrique n’est pas donné, et le montant final peut dépasser plusieurs milliers d’euros. Cumuler avec tous les défauts précédents, on se retrouve avec que des inconvénients. Les aides n’étant accordées qu’aux personnes avec de faible revenu, si vous êtes au dessus de la limite vous payez double tarif. Vous payez le vélo de votre voisin et le vôtre plein pot !
90% de l’énergie produite pour mouvoir le vélo est produite par l’assistance, pourquoi continuer à pédaler ?
Si 90% de l’énergie produite est généré par l’assistance électrique, pourquoi continuer à pédaler? L’assistance pourrait avoir un intérêt si elle produisait 30% de l’énergie faisant avancer le vélo. Elle augmenterait la vitesse tout en permettant de moins se fatiguer. Les VAE sont lourds avec de gros pneus pour limiter les crevaisons; sans assistance, ces vélos sont inutilisables. Alors pourquoi ne pas sauter le pas et passer sur un scooter électrique ? Si l’énergie produite par nos jambes est insignifiante, autant arrêter de pédaler.
Les inconvénients du vélo électrique sur le scooter
Le scooter électrique ne contient aucun des défauts du vélo électrique.
Plus besoin de pédaler, c’est fini vous ne vous fatiguez plus pour rien, vous pouvez mettre vos pieds à l’abri. Fini la poussière sur les jambes et sur les chaussures, fini d’arriver transpirant au travail, au cinéma ou au supermarché.
S’il pleut vous pouvez mettre vos jambes à l’abri, et il est même possible d’ajouter une protection supplémentaire sur les jambes. Vous pouvez mettre une veste vous protégeant de la pluie sans risquer de transpirer à l’intérieur. 20km sous la pluie devient de la rigolade.
Les scooters sont équipés de phare, les trajets entre deux villes de banlieue d’une métropole ne sont plus une difficulté. Si vous travaillez de nuit et simplement si vous rentrez d’un repas chez des amis, le trajet se fera avec une vraie lumière.
Le froid en hiver n’est plus un problème, le carénage vous protège du vent. Et comme pour la pluie, vous pouvez rajouter une protection supplémentaire pour vos jambes.
Un scooter permet de rouler à 45km/h, vos trajets de 15 ou 20km ne seront plus une corvée. Et si vous avez besoin de faire plus c’est possible ! Certains modèles permettent de rouler à 95km/h, vous pourrez alors prendre le périphérique pour vous déplacer encore plus rapidement.
Pour stocker vos affaires ou votre cadenas, vous disposez d’un espace sous le siège, et vous pouvez installer un top case à l’arrière pour avoir un plus grand espace de rangement.
Les vélos tombent souvent en panne, il est très rare de faire 2 mois d’utilisation sans incident technique et atteindre 4 mois sans le moindre incident relève du miracle. Quand n’est-il d’un deux roues motorisé ? Quelles sont les probabilités ? À t-on plus de chance de rouler un an sans aucun souci technique ou dépasse-t-on rarement les 6 mois ? (ce qui serait toujours plus que le vélo)
La taille des pneus des scooters électriques est bien plus grosse que celle des vélos, prenez un rond point à vélo sur un sol humide et faites de même avec un deux roues motorisé, vous allez vous sentir beaucoup plus à l’aise sur le second. Le centre de gravité étant plus bas, vous serez en plus beaucoup plus stable.
Et pour finir le prix est élevé aussi mais vous avez un vrai véhicule qui vous servira à autre chose qu’acheter le pain et aller au travail quand c’est pas trop loin, qu’il fait pas trop chaud, pas trop froid, qu’il pleut pas et que les journées sont suffisamment longues pour partir et rentrer quand il fait jour.
Il existe des modèles à moins de 2000€, moins cher que certains vélos à assistance électrique ! Si vous n’avez pas l’argent, achetez un bon vélo de route classique. Vous irez à la même vitesse que les VAE en vous fatiguant presque autant.
Pour finir, je vous invite à compter le nombre de cyclistes que vous croisez sur votre chemin domicile-travail puis calculer le ratio voiture/vélo. Les pros-vélos et les écolos sont partout sur internet. Dans la vie réelle, on les voit beaucoup moins se déplacer à vélo. Faites de même quand vous arrivez sur le parking de votre supermarché, McDonald’s ou cinéma. Comptez le nombre de vélos, si vous obtenez un nombre supérieur à 5 c’est exceptionnel ! Sur internet on vous explique que les trajets sont largement faisables, mais dans la vie réelle on les voit beaucoup moins le faire…
Un autre point sur les pro-vélos sur internet. Beaucoup nous expliquent que le vélo est un moyen de transport extraordinaire et qu’ils font 5000km par an avec, que c’est un moyen de transport fantastique. Pour monsieur moyen qui n’a fait du vélo que dans sa jeunesse pendant des balades estivales, cela peut paraître énorme mais ce n’est rien. 5000 kilomètres par an représente 96 kilomètres par semaine. Voyons quelle distance parcourait un véritable vélotaffeur sur une semaine classique. 8 kilomètres aller-retour pour aller au travail 5 fois par semaine génère déjà 80 kilomètres. Le stockage étant limité, il faut faire les courses deux fois par semaine minimum, à 3 kilomètres l’aller-retour, cela rajoute 12 kilomètres. Deux trajets de 3 kilomètres aller-retour pour vous rendre à votre loisir (salle de sport, club de foot, école de musique, etc) agrandit la distance d’encore 12 kilomètres. Et pour finir vous ajouter une sortie cinéma/restaurant/chez des amis de 10km aller-retour le weekend qui vous rajoute 20 kilomètre sur votre trajet hebdomadaire. Vous voilà à 124 kilomètre de vélo par semaine parcouru, soit 6 448 kilomètre sur l’année, 29% de plus que le pro-vélos d’internet se vantant de faire tous ses trajets à vélo. Le tout est évidemment calculé avec des distances faibles, si vous avez un trajet domicile-travail de 15km, la visite des bars en centre ville trois fois par semaine sur un trajet de 5 kilomètres aller-retour et une balade à vélo de 20 kilomètre le week-end vous obtenez une distance de 244 kilomètres hebdomadaire soit 12 688 kilomètre par an. 153% de plus que notre cycliste d’internet ! Il est beaucoup sur les réseaux mais pas souvent sur son vélo !
Je voudrais rajouter une deuxième conclusion, qui est une phrase certe bateau mais bien réel. Si c’était si bien que cela, tout le monde l’utiliserait. Le vélo électrique n’est pas apparu ces deux dernières années, cela fait plus de 10 ans qu’il existe des modèles à un tarif abordable; pourtant très peu de personnes l’utilisent. Beaucoup en achètent (grâce aux aides que vous contribuez), mais les vélos sont rarement sur la voie publique. Si c’était si bien que ce que vante les pro-vélos et écolos, en moins de trois ans, le bouche à oreille aurait équipé tout le pays. Regarder les trottinettes électriques, même si elles ont de nombreux défauts, elles ont plein d’avantages: tarif plus bas qu’un vélo, autonomie permettant de faire des petits trajets sans avoir le moindre effort à fournir (fini la transpiration), elles sont pliables donc prennent très de place que cela soit au travail ou dans son 30m². Le fait d’être pliable permet en plus de ne pas se la faire voler dès que l’on passe une après-midi en centre-ville. En quelques années c’est devenu un réel phénomène, tout le monde est équipé et l’on en croise partout. Et pourtant pas de subvention sur les trottinettes ! Vous ne contribuez pas à l’achat de la trottinette de votre voisin avec vos impôts. C’est quand même étrange ! Cela voudrait-il dire que l’on peut subventionner autant qu’on le souhaite un produit nul, ce produit restera toujours aussi nul et personne ne l’utilisera ?