SOS Racisme a réalisé une expérience fin juillet à Juan-Les-Pins. Est-il plus facile d’accéder à une plage privée lorsqu’on est blanc que lorsque l’on est noir ou arabe ? L’association a réalisé plusieurs expériences en caméra cachée dans des clubs de plage pour louer des transats.

SOS Racisme a envoyé trois couples différents un composé de personnes noires, un autre de personnes maghrébines et un de personnes blanches à l’accueil des clubs demandant si des transats étaient disponible à la location; le constat est le même : il n’y a plus de places pour les couples noirs et maghrébins tandis que l’on propose immédiatement aux personnes blanches de s’installer. La vidéo est disponible ici si vous souhaitez en savoir plus.

Discrimination et liberté

La discrimination est la base de la liberté, vous êtes libre d’échanger avec qui vous le souhaitez et êtes pleinement responsable des conséquences. Ici, le club est propriétaire de transats qu’il dispose à la location. Ces transats sont achetés de ses propres deniers et il est libre d’en faire ce qu’il veut. S’il souhaite les garder pour lui-même et sa famille il le peut, s’il souhaite les mettre à la location il le peut. S’il souhaite faire des tarifs de groupe (3 transats loués, le 4ème à moitié prix) il le peut. S’il souhaite interdire aux enfants il le peut, s’il souhaite l’interdire aux noirs et aux arabes il le peut. Le tout c’est qu’il en paie les conséquences. S’il interdit la location de ses propres transats à certaines tranches de la population, ces individus sont libres d’aller chez le concurrent. Celui-ci se fera un plaisir d’accueillir une clientèle et d’augmenter ainsi son chiffre d’affaires. Le club discriminant certaines personnes devra faire face lui-même à la perte financière engendrée par ses propres décisions. Les clients ayant été refusé l’accès au club n’ont pas contribué à celui-ci et ce club ne leur doit rien. Ils sont libres de créer leur propre club et d’autoriser uniquement tous les discriminés. Ils feront alors fortune et le club discriminant finira à terme en faillite. Ou alors il sera obligé de faire face à la concurrence et accepter les personnes précédentes discriminées.

Le paragraphe précédent peut paraître “hardcore” mais il faut comprendre que la discrimination fait partie de la vie courante, elle est présente absolument partout. Seulement certaines discriminations sont interdites comme ici sur la couleur de peau. Dans mon exemple précédent sur les tarifs de groupes il s’agit de discrimination. Pourquoi en tant qu’individu seul je dois payer mon transat plein tarif alors que les personnes en groupe peuvent en bénéficier d’un 4ème à moitié prix ? Un recruteur discrimine tous les jours, il discrimine sur votre âge, votre sexe ou sur votre diplôme par exemple. La séduction est de la discrimination pure, si vous êtes un homme de moins d’un mètre quatre vingt vous allez êtes discriminer par les femmes. Si vous êtes une femme avec une petite poitrine vous allez être discrimé par les hommes. Les taxes sont de la discrimination, plus vous gagnez d’argent plus vous payez d’impôts. Pourquoi lorsque l’on travaille dur, s’implique dans la société doit-on payer plus de taxes que celui qui ne fait rien ? On pourrait retourner le problème à l’envers. Celui qui ne fait rien devrait payer plus d’impôts. Ça l’inciterait à travailler et être plus productif pour la société, le problème du chômage serait vite résolu. Plus l’individu contribue à la société, moins il paie d’impôts, incitant tout le pays à s’élever. Cette idée est saugrenue, mais pas plus que l’initiale qui est considérée pourtant comme évidente. Interdire une discrimination reviendrait à la déplacer sur une autre personne. Interdire les discriminations sur la taille sur Tinder reviendrait à obliger les femmes à aller à des rendez-vous avec des hommes dont elles ne sont pas intéressées. Les hommes ne seraient plus discriminés par leur taille mais ce seraient les femmes qui seraient discriminées, obligées à fréquenter des hommes qu’elles ne veulent pas. Que se passera-t-il alors ? Les femmes déserteraient Tinder, faisant revenir les discriminations à l’état initial. Le réel revient toujours.

Le monde n’est pas juste, le tout est de comprendre ces injustices, pourquoi sont elles là, comment faire pour les déverrouiller quand cela est possible et dans le cas contraire comment vivre avec.

Pourquoi existe-t- il des discriminations à l’entrée des clubs pour les noirs et les arabes ? Depuis quelques années, il y a une recrudescence des violences dans les zones touristiques. Dans cet article d’il y a 3 jours seulement, une piscine a fermé à Narbonne car sept maitre nageurs se sont fait aggressé par des visiteurs ne respectant pas les consignes de sécurité dans les jeux de la piscine. La couleur de peau des aggresseurs n’est évidemment pas précisé, mais même si cela ferait plaisir à Darmanin, les agresseurs sont rarement des supporters de foot anglais.

On ne parle pas de petit désordre et de petites agressions, on parle ici de touriste qui étrangle un maître nageur, la police a dû intervenir sur les lieux. Des personnes habillées sautaient dans l’eau, d’autres fumaient à l’intérieur. Les maîtres nageurs agressés ont dû s’enfermer dans un local, pour être en sécurité.

Des faits comme cela sont quasi-quotidiens sur la côte d’azur en été et pourtant classé en simple fait divers. Les propriétaires des clubs de transats se retrouvent à filtrer les entrées de la même façon qu’une boîte de nuit. Cependant l’un est toléré et l’autre non. Que se passerait -il si les clubs stoppaient les discriminations à l’entrée ? Les risques d’incidents au sein de l’établissement augmentent, résultant en des risques de perte financière. La nouvelle clientèle fera fuir l’ancienne, engendrant des pertes pour le club. Que se passera-t-il si le club subit des dégradations ou une perte de clients ? SOS Racisme prendront- ils en charge les pertes résultant de leur enquête ? Après tout, ils peuvent bien, ils sont financés par près d’un million d’euro annuellement provenant directement de vos impôts.

Est-ce la bonne solution de vouloir restreindre l’accès à ses transats ? Aucune idée, c’est pour cela qu’il faut laisser le choix aux clubs. Après tout c’est eux qui ont investis dans leur business, personne ne viendra les aider ni les consoler en cas d’échec. Si vous estimez qu’ils ont tort vous êtes libre de leur montrer par le marché leurs erreurs. À vos propres risques par contre.

Pour finir, je trouve simplement dommage que personne ne se préoccupe de l’origine de ces discriminations. À cause d’une minorité causant des problèmes via leur comportement, c’est toute la communauté noire et arabe qui en pâti. Faire la sourde oreille et mettre le problème sur les autres n’aidera pas à résoudre ce problème.

Aurore Barbier, chargée de projet chez SOS Racisme a annoncé que l’association allait porter plainte contre les deux établissements épinglés dans la vidéo. Ces deux clubs devant faire face à la recrudescence des incivilités et des délits devront en plus payer des frais d’avocats pour justifier leur business model.

De son côté Isabelle Rome, Ministre déléguée en charge de la Diversité et de l’Égalité des chances a déclaré que si « les faits sont avérés, ils sont graves » et que le gouvernement était « résolument déterminé à enrayer la discrimination liée aux origines ». Nous voilà sauvé, le gouvernement a décidé d’enrayer cette discrimination, de comprendre pourquoi ces clubs refusent l’entrée à certains individus alors qu’il est dans leur intérêt de les laisser rentrer. La ministre a décidé de prendre rendez-vous avec les associations à « la rentrée pour travailler ensemble aux mesures les plus efficaces ». Elle tient à ce que « des mesures dédiées soient intégrées dans le prochain plan national de lutte contre le racisme et l’antisémitisme », prévu à la fin de l’année. Objectif: encore plus de subventions pour des associations qui ne servent à rien, votre argent sera bien utilisé et les discriminations seront toutes résolues !