Cette année, L’Irlande a reçu des recettes fiscales record. Leur montant dépasse déjà les 9 milliards d’euros et pourrait encore doubler d’ici à la fin de l’année. Avec à la clé, un surplus budgétaire chiffré à 3,4 milliards d’euros sur le dernier exercice fiscal.

Alors que le pays est souvent pointé du doigt pour son statut de “paradis fiscal”, l’Irlande impose les sociétés seulement de 12,5% et a même convenu de le relever à 15% dans le cadre des négociations menées par l’OCDE mais son application a été suspendue jusqu’en 2024.

Alors que la France a une croissance de 0.5%, l’Irlande devrait afficher une croissance de 7% cette année. Le pays continue de recevoir des investissements étrangers. Récemment, KPMG, Tiktok ou encore Salesforce ont investi dans plusieurs milliers de mètres carrés dans le pays.

Mais comment cela se fait t-il ? Nos experts nous expliquent pourtant à longueur de journée qu’il faut davantage taxer les riches, et créer une taxe sur les “superprofits”. La théorie du ruissellement ne fonctionne pas, c’est bien connu. Réduire les impôts n’aident pas à redistribuer l’argent et enrichit encore plus les riches. Cette théorie est critiquée par la majorité des économistes et n’a jamais été démontrée. Les défendeurs de cette thèse utilise toujours le même argument, la baisses des impôts aux États-Unis aux débuts des années 1920 qui a engrendré la croissance des Années folles. Mais les contres arguments sont toujours là, fin de la guerre, la Grande Dépression de 1929, c’était à une autre époque donc ce n’est pas comparable, etc…

Pourtant le cas de l’Irlande nous montre une fois de plus la réalité. Des impôts bas, déclenche une croissance de l’économie et des investissements qui à son tour fait augmenter les recettes de l’État. On imagine toujours qu’augmenter les impôts fait augmenter les recettes de l’État mais ce n’est pas le cas. Plus les impôts sont élevés, moins il est possible de faire de business dans le pays. Les entreprises font faillite ou décident d’aller ailleurs où la fiscalité est plus avantageuse, engendrant une perte de recettes pour le pays malgré que les impôts soient plus élevés. Inversement, une baisse des impôts incite les entreprises à venir s’installer dans le pays et développer l’économie engendrant des gains pour l’État. C’est ce qu’il se passe en Irlande.

Il faut comprendre que cela n’est pas immédiat mais se produit sur plusieurs années (voir dizaines d’années).

Lorsque l’on augmente les impôts, les recettes de l’État vont augmenter aussi. Mais petit à petit, de moins en moins d’entreprises seront présentes, celles restantes feront en sorte de ne pas payer d’impôts via divers montages financiers. Les recettes de l’État diminueront petit à petit jusqu’à atteindre un niveau plus bas qu’au début de la phase initiale. Ce sera alors de la faute des méchants riches profiteurs et il faudra encore plus les taxer (comme les “superprofits” par exemple). C’est un cercle infini.

Certains diront qu’il suffit simplement d’interdire la “fraude fiscale” (optimisation fiscale en vérité). La réalité est différente, la fraude a toujours existé, il y aura toujours moyen par divers montages plus ou moins légaux d’éviter ces taxes. Et plus ces taxes sont élevées, plus il devient intéressant de mettre des moyens financiers pour les contourner. Il y aura également toujours des politiciens véreux pour insérer des zones d’ombres dans les textes de loi pour permettre ces optimisations.

À l’inverse, diminuer les impôts risque de faire diminuer initialement les recettes de l’État. Mais au fur et à mesure des années, cela incite les entreprises à s’installer et développer leurs activités dans le pays pour profiter de la fiscalité avantageuse. Une économie florissante provoquera une hausse des revenus pour l’État malgré que les impôts soient plus bas. C’est le cas de l’Irlande, mais c’est aussi le cas de la Suisse ou Singapour par exemple.

La baisse des impôts ne fait pas tout non plus. Il y a plein d’autres critères à prendre en compte: la stabilité économique du pays, la régulation, la sécurité des employés, l’accès en transport, etc..

Nos politiciens préfèrent avoir des résultats à court terme plutôt qu’à long terme. Il faut des résultats immédiats pour les mettre en avant aux prochaines élections pour maximiser les chances de conserver sa place. Les résultats sur le long terme n’importe peu. S’ils sont mauvais ce n’est pas grave, c’est le prochain qui devra les gérer.

Pourquoi la théorie du ruissellement ne fonctionne pas ?

Les impôts ont baissé, la croissance est très élevée alors que les autres pays entrent en dépression, l’Irlande se retrouve avec un surplus budgétaire de 3,4 milliards d’euros mais l’argent ne ruisselle pas pour autant. Les transports en commun ne sont pas fiables, la santé coûte cher et le pays subit une crise du logement. Pourquoi ?

Le problème est toujours le même, les États gèrent mal leurs argents. Quand ce n’est pas nous qui avons durement travaillé pour obtenir cet argent, il est beaucoup plus facile de le dépenser et de mal le gérer. Encore plus quand on n’est pas tenu responsable en cas d’erreur. Les recettes fiscales irlandaises ont bien augmenté. La difficulté se joue dans la gestion. Plutôt que de mettre la faute sur les méchants riches profiteurs faisant échouer le ruissellement, il serait intéressant de se préoccuper de la gestion des milliards d’euros récoltés grâce à cette baisse d’impôt et de chercher à les faire ruisseler. La raison de l’échec du ruissellement se trouve peut-être ici…